måndag 9 maj 2011

Retropectives sur les derniers 18 ans de la vie politique en CI apres l entree de Dramane Ouattara.(Part 2)

Vers 3 heures du matin, dans le quartier des Deux-Plateaux, les « Six » font irruption au domicile du général Maurice Tauthuis, commandant de l’armée de terre, pour, selon le caporal Touré, « lui présenter des doléances ». Ils se heurtent aux gardes de faction. Des coups de feu claquent. Les mutins jurent que c’est le général, en personne, qui a ouvert le feu, depuis une fenêtre de sa maison. Touché à la hanche, le caporal Gnanago s’effondre. Le patron des forces terrestres réussit à s’éclipser à la faveur de l’obscurité. Le commando évacue le blessé vers une clinique, puis se replie vers le camp d’Akouédo, où, déjà, l’atmosphère est quasi insurrectionnelle. Quelques heures plus tard, plusieurs dizaines de soldats prennent la direction du centre d’Abidjan, en tirant en l’air des rafales d’armes automatiques.
Jeudi 23 décembre. Alors que des véhicules remplis de mutins, dont certains ont le visage grimé, font mouvement vers la ville, Henri Konan Bédié se prépare à rejoindre son village de Daoukro, où il n’a pas mis les pieds depuis le mois de mars. Informé dès 6 heures des graves événements qui se déroulent à Akouédo, le chef de l’État, qui a choisi de passer Noël parmi les siens, n’entend pas modifier son programme. La veille, il a informé ses principaux collaborateurs de sa décision de faire le trajet par la route, en cortège. Deux courtes haltes, avec réception, bain de foule et remise de présents aux chefs de village, sont prévues à Akoupé et à Arrah.
Mais Bédié est versatile. Au dernier moment, il change ses plans et décide de rejoindre Daoukro en hélicoptère. Un membre de son entourage s’inquiète : « Les chefs traditionnels et, surtout, les populations massées le long du parcours risquent de mal le prendre... » « Faites-leur remettre les cadeaux par l’escorte », lâche, un rien méprisant, le président. Ladite escorte gagnera donc Daoukro par la voie express. Georges Ouégnin, le directeur du protocole d’État, s’offre de remettre les présidentiels présents aux populations d’Akoupé et d’Arrah. « D’accord, mais pousse ensuite jusqu’à Daoukro pour déjeuner avec nous », lui lance le chef de l’État.
Vers midi, avec beaucoup de retard sur l’horaire, l’hélicoptère décolle de la cour du palais présidentiel, au Plateau. Bédié et quelques-uns de ses plus proches collaborateurs sont à bord. Ils emportent avec eux une petite montagne de cadeaux de Noël. Au loin, des détonations et des rafales d’armes automatiques retentissent.

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