Daniel Kablan Duncan reçoit à la primature une délégation d’insurgés. Il est entouré de Timothée Ahoua N’Guetta, ministre d’État chargé des Relations avec les institutions, de Vincent Bandama Ngatta, ministre de la Défense, d’Émile Constant Bombet, celui de l’Intérieur, du général Joseph Tanny, patron du Conseil national de sécurité (CNS, chargé de la coordination du renseignement), du vice-amiral Timité Lassana, chef d’état-major général des armées, et de plusieurs autres officiers supérieurs. Forte de trois membres, la délégation des mutins est conduite par le sergent-chef Boka Yapi. Celui-ci énumère une série de neuf revendications concernant, essentiellement, l’amélioration des conditions de vie des soldats. Le chef du gouvernement promet de faire de son mieux pour les satisfaire, à la condition que les insurgés regagnent, au plus vite, leurs casernes. Refusant de se contenter de vagues promesses, les militaires demandent alors à négocier directement avec le président.
La nuit tombe vite, en décembre, à Abidjan, où les rues résonnent toujours de tirs d’armes automatiques. Dans l’enceinte de l’ancienne résidence d’Houphouët, où, pour la première fois depuis son accession au pouvoir, en décembre 1993, il a donc installé ses quartiers, Bédié discute avec plusieurs de ses collaborateurs, qui tentent – sans succès – de le convaincre de recevoir sur-le-champ les enragés d’Akouédo. « Pas question de les voir maintenant ! J’attends le compte-rendu du Premier ministre », leur rétorque-t-il.
Daniel Kablan Duncan
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