A Davos en janvier 2012, un continent s’est démarqué de la morosité ambiante. Pour Laurence Daziano, maître de conférences en économie à Science Po Paris, ce continent, c’est l’Afrique avec ses perspectives économiques prometteuses.
L’Afrique connaît des transformations profondes qui posent des défis d’une ampleur nouvelle. "Sous-continent indien" aux portes de l’Europe, elle compte aujourd’hui 1 milliard d’habitants et en comptera 2 milliards en 2050. Il naît chaque année plus d’enfants au Nigeria qu’en Europe ! Parallèlement, l’Afrique s’urbanise.
Le défi urbain
La population urbaine a été multipliée par quatre en 30 ans et cette croissance se poursuit. Des mégalopoles sont apparues : Lagos avec 16 millions d’habitants (bientôt 20), Kinshasa avec 11 millions. Le continent africain arrive à des densités démographiques proches de celles de l’Asie et de l’Europe.
Cette urbanisation offre de nouvelles perspectives de croissance : elle accroît la productivité – la population urbaine y est quatre fois plus productive que la population rurale –, l’aide au développement est plus efficace, les services urbains se développent (eau, transports, propreté) et le coût d’équipement (infrastructures) y est plus faible et les entreprises, notamment les PME, se créent.
Tous les indicatifs sont au vert
Par ailleurs, les Etats africains ont rééquilibré leurs politiques macroéconomiques. Les finances publiques ont été assainies. Les termes de l’échange se sont améliorés. Et le moral est plutôt bon : selon le baromètre BVA de l’espoir économique, les Nigérians sont le peuple le plus optimiste de la planète – alors que les Français sont les plus pessimistes.
Le Nigérian Aliko Dangote, l’homme le plus riche d’Afrique avec 14 milliards de dollars, dépasse ainsi d’une courte tête Marck Zuckerberg dans le dernier classement de Forbes.
L’Afrique se situe structurellement sur un sentier de croissance de 6 % à 8 % selon la Banque mondiale ; les perspectives sont prometteuses et retiennent l’attention des grands patrons. "Les Africains veulent prendre leur part dans la globalisation et dans la croissance mondiale, et je pense que c’est légitime", a estimé Gérard Mestrallet, le président de GDF Suez, à Davos.
Un nouvel "Eldorado"
La nouvelle élite africaine ne le démentira pas. Car comme le souligne la ministre nigériane de l’Economie, Ngozi Okonjo Iweala, les mentalités sont en train de changer : "Il y a une nouvelle génération de leaders qui sont très conscients du fait que l’Afrique ne peut pas rester le continent des matières premières. Qu’il faut la transformer".
Il n’en fallait pas plus pour susciter l’appétit commercial de la Chine qui s’est progressivement installée, absorbant 13 % des exportations africaines en 2011 contre 0,6 % en 1990. Et de son côté, le Brésil investit à tour de bras en Angola et au Mozambique.
Au moment où l’Afrique s’apprête à sortir de la pauvreté pour devenir un moteur de la croissance mondiale, les candidats à l’élection présidentielle pourraient utilement s’intéresser à l’avenir de ce continent et songer aux futurs liens économiques et commerciaux à y développer.
A titre d’exemple, les besoins d’infrastructures en Afrique sont estimés à 30 milliards de dollars par la Banque mondiale. De belles perspectives pour les entreprises Europeennes???
13ème sommet de l'Union Africaine à Sirte, LIBYE, 01/07/09
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