lördag 21 maj 2011

Un mois après la reddition sous les baïonnettes de son prédécesseur Laurent Gbagbo





Un mois après la reddition sous les baïonnettes de son prédécesseur Laurent Gbagbo, Nicolas Sarkozy vient apporter ce samedi 21 mai son onction au président ivoirien Alassane Ouattara, érigé en modèle de ces démocrates africains que la France entend désormais soutenir.
Pour son premier séjour en Côte d'Ivoire, le chef de l'Etat est attendu à Yamoussoukro pour un entretien puis la cérémonie d'investiture de Alassane Ouattara, avant un détour par Abidjan pour saluer la communauté et les soldats français. Visite au pas de charge, mais toute en symboles.
Nicolas Sarkozy veut apporter un soutien politique à son "ami" Alassane Ouattara et, surtout, tourner enfin la page des relations souvent troubles entretenues par la France avec ses ex-colonies africaines dans ce pays qui en fut longtemps le symbole.
"Quand les peuples demandent leur liberté, la France sera à leurs côtés"
Promise depuis son élection, cette "rupture" a tardé. Malgré le discours fondateur du Cap en 2008 proclamant la fin du rôle de "gendarme de l'Afrique" de la France, le renvoi sous pressions du ministre Jean-Marie Bockel, le recours persistant à la diplomatie parallèle et le soutien ambigu à quelques vieux "amis" du continent ont brouillé le message.
Mais cette fois c'est sûr, répète Nicolas Sarkozy, le "printemps arabe" a changé la donne. Plus question de protéger un autocrate allié au détriment des droits de l'Homme, a-t-il promis récemment, "quand les peuples demandent leur liberté, la France sera à leurs côtés".
En Côte d'Ivoire, c'est au nom de ce principe que la France a soutenu le vainqueur reconnu du scrutin présidentiel Alassane Ouattara. Et ce n'est que sous couverture juridique des Nations unies que les forces françaises Licorne ont, avec celles de l'Onu, ouvert le feu contre les troupes de Laurent Gbagbo et précipité sa chute le 11 avril.
Le rôle de la France "pose problème"
Malgré le mandat onusien, cette intervention a été décriée. A Abidjan, à Paris ou en Afrique, certains ont accusé Nicolas Sarkozy d'avoir, comme au bon vieux temps, mis au pouvoir Alassane Ouattara, violant ainsi sa promesse de faire preuve de "retenue" dans l'ancien "pré carré" français.
Le rôle de la France "pose problème", pour le président rwandais Paul Kagamé. "Sarkozy à l'investiture de Ouattara, c'est un peu le PDG qui vient installer le directeur de sa filiale", raille un membre du clan Gbagbo.
"Qu'on l'ait aidé, c'est indéniable"
Des critiques jugées "très minoritaires" à Paris. "L'action de la France a été bien comprise et acceptée", relève un diplomate français, "on ne peut pas sérieusement présenter Ouattara comme un homme de l'Occident en tirant un trait de plume sur le fait qu'il a élu par le peuple ivoirien".
"Qu'on l'ait aidé, c'est indéniable", concède le même, "mais il faut arrêter de nous reprocher, en même temps, de défendre des dictateurs et d'intervenir pour soutenir ceux qui ont gagné les élections".
Ouattara invité du G8
Loin de ces querelles, la France juge "très positifs" les premiers pas du président Ouattara et assure lui faire "toute confiance" pour juger les auteurs d'exactions, quel que soit leur camp, et apaiser un pays déchiré par six mois d'une crise violente et remettre son économie sur les rails.
L'Agence française de développement (AFD) vient de débloquer une première enveloppe de 400 millions d'euros de prêts. MM. Sarkozy et Ouattara devraient discuter samedi des contours de cette aide et évoquer l'avenir de Licorne (1.100 soldats).
Les deux dirigeants se retrouveront dès la semaine prochaine à Deauville pour le sommet du G8. En plus du président ivoirien, Nicolas Sarkozy a invité ses pairs de Guinée et du Niger, fraîchement issus de scrutins libres. Avec la même ambition de promouvoir l'Afrique démocratique.
Le Nouvel Observateur

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