måndag 9 maj 2011

Retropectives sur les derniers 18 ans de la vie politique en CI apres l entree de Dramane Ouattara.(Part 3)

Presque au même moment, plusieurs dizaines de soldats, toujours tirant en l’air, font irruption dans les principaux quartiers d’Abidjan. Sur leur passage, ils pillent quelques magasins et stations d’essence. Des badauds les imitent. Les insurgés réquisitionnent des voitures particulières, des taxis orange, voire des gbakas (cars de transport collectif) à bord desquels ils sèment la panique à travers toute la ville. En début d’après-midi, ils prennent le contrôle de la Radio-télévision ivoirienne (RTI), à Cocody. Seules les stations internationales (BBC, RFI et Radio Nostal­gie) et les radios de quartier (Radio Cocody, Radio Yopougon, Radio Treichville) continuent d’émettre. Les marchés se vident comme par enchantement et les salariés désertent précipitamment les bureaux. De mémoire d’Abidjanais, on n’avait jamais vu ça !
Daoukro, Bédié déjeune comme si de rien n’était. Apparemment, il n’a pas pris conscience de la gravité de la situation. Il est pourtant régulièrement tenu informé, par téléphone. « Monsieur le Président, il faut rentrer immédiatement à Abidjan et recevoir vous-même les mutins, lui conseille l’un de ses proches.– Le ministre de la Défense, qui est leur ministre de tutelle, a déjà prévu de les recevoir.
– Mais vous êtes le chef suprême des armées, c’est à vous de prendre la direction des opérations.
– On verra après le déjeuner ! »
Le repas, bien arrosé, s’achève en milieu d’après-midi. Le président manifeste toujours aussi peu d’empressement à regagner Abidjan. Son collaborateur revient à la charge.
« Monsieur le Président, il faut rentrer immédiatement !
– On m’a dit de rester ici. Le Premier ministre et les ministres concernés négocient, en ce moment même, avec les soldats.
– Mais il vous faut suivre de plus près la situation...
– Si tu insistes, alors on y va ! »
Quelques instants plus tard, Bédié et cinq de ses proches s’engouffrent dans l’hélicoptère. Après un court trajet, l’appareil, contre toute attente, ne se pose pas au palais présidentiel, mais dans l’enceinte de l’ancienne résidence de Félix Houphouët-Boigny, à Cocody. Le bâtiment a été, au cours des derniers mois, presque entièrement démoli, puis reconstruit – au grand dam des houphouétistes historiques, qui auraient préféré une rénovation plus légère –, mais Bédié n’y a pas encore emménagé. Le chef de l’État gagne son bureau et téléphone au chef du gouvernement.

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