Samedi 14 mai 2011
Reporters sans Frontières a exprimé vendredi sa déception à Alassane Ouattara sur la situation de la liberté de la presse en Côte d’Ivoire un mois après la capture du Président Laurent Gbagbo par les forces spéciale Françaises.
Selon l’organisation, la situation de la presse en Côte d’Ivoire demeure problématique. Les journaux proches du Président ivoirien Laurent Gbagbo, ne paraissent toujours plus. Les locaux du quotidien Notre Voie, un quotidien proche du Front populaire ivoirien (FPI, parti de Laurent Gbagbo) sont même occupés par des combattants d’Alassane Ouattara qui interdisent l’accès des lieux aux journalistes.
« L’absence de presse d’opposition porte un coup très dur à la liberté de la presse en Côte d’Ivoire. Dans ces conditions, nous craignons que ne se développe le règne de la pensée unique. Le gouvernement d’Alassane Ouattara suscite des attentes dans le domaine du respect des libertés. Il doit les satisfaire », a déclaré l’organisation.
Les rédactions des quotidiens Notre Voie et Le Temps ont été saccagées et leur imprimerie a été incendiée par les combattants d’Alassane Ouattara.
« Cette situation est tout à fait nouvelle. Dans le passé, les locaux du Patriote, quotidien favorable à Alassane Ouattara, avaient été attaqués et détruits, mais jamais occupés comme le sont ceux de Notre Voie aujourd’hui. Nous ne comprenons pas le comportement des FRCI qui violent de façon flagrante le droit des employés de ce journal de se rendre sur leur lieu de travail », a estimé Reporters sans frontières.
Dans un discours prononcé au Conseil national de la presse, le 3 mai 2011, à l’occasion de la 20è Journée internationale de la liberté de la presse, le ministre de l’Intérieur et de la Communication, d’Alassane Ouattara, Hamed Bakayoko, avait eu des mots peu rassurants vis-à-vis des médias.
« La liberté oui, mais elle a ses limites. La liberté a une certaine frontière. On ne parle plus de liberté quand elle transcende certaines valeurs. Des gens avaient pensé que l’impunité était sans limite. Il faut qu’ils réalisent que ce n’est plus possible. On ne peut pas déstabiliser le tissu social simplement parce qu’on est journaliste. Nous n’allons pas accepter que la presse enfonce la Côte d’Ivoire. La presse porte une responsabilité importante dans cette crise. Les journaux et les journalistes ont voulu être aux avant-postes des politiques, ils ont voulu aller plus loin que les politiques », a-t-il déclaré.
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