A Eludo, nous apprenons que de jeunes ivoiriennes se livrent à la prostitution pour pouvoir joindre les deux bouts. Leurs principaux clients se rencontrent parmi les agents des services d`immigration. «Ces filles se livrent pour 1 Cedi ghanéen( Ndlra: environ 300 francs CFA)», révèle notre source, une étudiante ivoirienne qui se défend de ne pas s`adonner à de telles pratiques. Ce prix a doublé depuis quelques jours, nous informe-t-on. «La vie est trop chère ici. Donc, il faut réajuster les choses», ironise une jeune fille, sous le couvert de l`anonymat. Des jeunes garçons, pour leur part, se livrent à des activités beaucoup honorables. C`est le cas de Patrick et de Joseph. Depuis leur arrivée, respectivement le 20 et le 27 mars derniers dans le camp de transit, ils ont décidé de faire du petit commerce à l`effet d`avoir un peu d`argent. Avec des paquets de cigarettes en main, Patrick et Joseph sillonnent la route principale ainsi que le marché, à la recherche d`éventuels clients. On découvre d`autres Ivoiriens gérant de cabines téléphoniques. «Ça marche pour moi», se réjouit Vincent. «Avec ce que je gagne, je peux acheter de quoi manger pour mes parents qui n`ont pas d`autres ressources», ajoute-t-il.
Environ 7000 personnes venues de la Côte d`Ivoire dans le camp d`Ampain
Lundi, nous décidons de prendre la direction de Takoradi, une ville ghanéenne située à 133 km d`Elubo. En cours de route, montent deux jeunes ivoiriens dont l`âge tourne autour de 25 ans. Ce sont des réfugiés. Ils venaient de faire le marché dans un village. Le contact est très vite établi, et une causerie s`engage entre nous. Pendant le voyage, ils nous expliquent les causes de leur présence en terre ghanéenne, liées à la situation qui prévalait à Abidjan. « A Gesco où nous résidons, c`était la chasse aux miliciens de Gbagbo. Quand tu as la tête rasée comme moi, on t`identifie à un milicien de Gbagbo. Des amis à moi sont portés disparus. La vie était insupportable», me confie l`un d`entre eux. Quand l`autre jeune dit ne pas avoir de nouvelles de ses parents restés à Yopougon d`où les échos de violents combats entre groupes armés sont parvenus à lui. « Ils ne savent pas où je me trouve; et moi, je n`ai aucune information sur leur situation », s`inquiète-t-il, les yeux embués de larmes. Après une distance de 57 Km, nous voici à Ampain. En bordure de route, un commerce se développe. Des grillades, des friperies et des denrées alimentaires sont proposés à la vente. De l`anglais parlé par certains, de l`Ashanti par d`autres ou du français par d`autres encore..., toutes les langues sont bonnes pour communiquer.
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