Mélomane, sportif et grand collectionneur d’objets d’art – une passion qu’il partage avec son épouse, Rose Doudou Gueï, une enseignante à la réputation de « dame de fer » –, le général est certainement le moins marqué politiquement des membres du Comité national de salut public (CNSP) mis en place après le putsch. L’intendant général Lassana Palenfo et le général de brigade Abdoulaye Coulibaly, présentés comme les numéros deux et trois de la junte, passent pour proches de Ouattara. Gueï, lui, voue un culte sans limite au « Vieux », avec lequel, de son vivant, il n’a pourtant pas toujours entretenu des relations sans nuages. Peu après sa prise du pouvoir, le général est allé s’incliner sur sa tombe et saluer sa famille, à Yamoussoukro. Houphouët, « le sage de l’Afrique », « l’homme de la paix », le « bâtisseur de basilique », dont les portraits, depuis le coup d’État, ont partout remplacé ceux de Bédié, est devenu une référence obligée pour cet homme qui, à l’occasion, n’hésite pas à taper du poing sur la table.
Ainsi, dans la matinée du 31 décembre, lorsque trois hommes du rang – qui comptent pourtant parmi les principaux meneurs des journées de décembre – ont fait irruption dans son bureau pour lui rappeler les raisons qui les ont amenés à se révolter, il a laissé éclater sa colère, oubliant la présence du journaliste : « Allez donc demander de l’argent à Bédié ! Je viens d’arriver et je n’ai rien trouvé dans les caisses. Vous me parlez, comme si c’était moi le voleur ! » Le « suffit » particulièrement ferme qu’il leur a lancé a... suffi à les faire déguerpir.
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