torsdag 30 juni 2011

«Gbagbo est un modèle à enseigner en science-po»




Mamadou Nkrumah Abou Sané est le Secrétaire général et représentant à l'extérieur du Mouvement des Forces démocratiques de la Casamance. De la France où il vit en résidence surveillée depuis plus de 10 ans, il continue le combat pour l’indépendance de la Casamance. Mamadou Nkrumah Abou Sané aborde dans cette interview qu’il a bien voulu nous accorder la question ivoirienne, non sans exhorter les peuples africains à lutter pour sortir du supplice du Tantale de la mafia françafricaine.

La Côte d’Ivoire a connu une longue crise militaro-politique qui s’est achevée par une guerre civile avec l’arrestation de l’ex-président, Laurent Gbagbo. Quelle lecture faites-vous de ces évènements ?
Ce qui s’est passé en Côte d’Ivoire dépasse largement le cadre strict de ce pays. Il concerne et interpelle, au-delà de la région ouest-africaine, l’ensemble du continent qui, après son premier cinquantenaire «d’indépendance», éprouve toutes les difficultés du monde à assumer réellement sa «souveraineté» que lui dénient, de fait, les puissances occidentales - avec la complicité de quelques-uns de ses fils corrompus jusqu’à la moelle. C’est donc un sentiment de désolation, de colère, et de profonde amertume qui m’anime. Pour moi même, et surtout pour la Côte d'Ivoire, et par-delà pour tous les peuples d'Afrique. Cela dit, je crois que l'erreur qu'a commise le Président Gbagbo, c'est d'avoir accepté de participer aux assises de Marcoussis. Depuis ce jour-là, l'issue de cette crise était déjà dessinée.

Vous qui êtes un observateur attentif de la politique africaine. Le président Laurent Gbagbo vous a-t-il paru le dictateur sanguinaire qu’on dépeint ?
De tous les leaders politiques africains, le Président Laurent Gbagbo est l’un des grands modèles qu’il faudrait peut-être enseigner dans les écoles de Sciences-po. Depuis la création du Fpi (Front populaire ivoirien), son parti, jusqu’à son accession à la magistrature suprême, jamais il n'a commis de violence politique sur son peuple. Cette attitude est très connue de la France, qui est prompte à qualifier de «dictateur» tout leader africain qui refuse de rentrer dans le giron françafricain. Si la France et ses gouverneurs locaux le diabolisent aujourd’hui, c’est justement parce que c’est un véritable nationaliste, un panafricaniste qui a été combattu pour avoir voulu préserver les intérêts du peuple ivoirien et des peuples africains et se libérer du joug néocolonial.

Le nouveau pouvoir d’Abidjan, veut faire juger Laurent Gbagbo pour les violences postélectorales, mais en même temps, ce pouvoir fait table rase des crimes commis depuis le 19 septembre 2002…
Il ne faut surtout pas se tromper. C'est la mafia françafricaine qui veut juger Gbagbo, parce que c'est elle qui est aujourd'hui le véritable maître de la Côte d'Ivoire. Alassane Ouattara est installé pour exécuter les ordres venant de Paris. Comment peut-on vouloir juger l’agressé et éviter de parler de l’agresseur, voire l’encenser ? Mais tout cela ne date pas seulement du 19 septembre 2002. Il faut plutôt remonter au décès du président Houphouët-Boigny. La crise ivoirienne qui a abouti à l'installation d’Alassane Ouattara à la tête de la Côte d'Ivoire a commencé à ce moment-là.

Aujourd’hui, on n’hésite pas à comparer le Président Laurent Gbagbo à Patrice Lumumba, pour dire qu’il représente une Afrique qui ne s’incline pas. C’est un avis que vous partagez ?
Cette comparaison me paraît juste et absolument légitime. Au Congo comme en Côte d'Ivoire ce sont les mêmes causes avec les mêmes effets et les mêmes acteurs qui ont accompli le même mandat que l'ancienne puissance belge au Congo-Kinshasa. Et c’est sous le même mandat que s'était abrité les Nations unies en 1961 pour éliminer Patrice qu’elles se sont camouflées le 11 avril 2011 pour bombarder la Côte d’Ivoire et arrêter le Président Laurent Gbagbo. Comme quoi les nationalistes ont tous le même destin en Afrique.

Cette élection présidentielle ivoirienne n’a-t-elle pas été finalement un prétexte pour faire partir Laurent Gbagbo qui ne répondait pas aux enjeux économiques de la France ?
Dans la crise ivoirienne, il n’y a eu qu'un seul acteur qui a joué tous les rôles : c'est la France. La France ne pouvait faire autre chose que de prendre ce prétexte pour faire installer celui qu'elle avait depuis longtemps choisi à la tête de l'Etat Ivoirien. Il faut dire que l'essor de la Côte d'Ivoire sous Gbagbo a été perçu comme une menace pour la France qui juge proprement insupportable de voir son ex-colonie se démocratiser, se développer et se moderniser hors de son contrôle. La France a donc créé une guerre de toutes pièces pour compliquer l'existence de la Côte d’Ivoire et ainsi entraver son progrès afin d'éviter qu'elle ne serve d'exemple aux autres nations africaines. La France a tout simplement bloqué les investissements productifs et sociaux dont le programme du Président Gbagbo était porteur. Chaque fois, la France et son réseau françafricain ont toujours su trouver des alibis pour assouvir leurs instincts de prédateurs et briser les reins à ceux des leaders africains qui ne répondent pas à leurs enjeux économiques et qui entreprennent des efforts méritoires de bonne gouvernance et de modernisation de leur Nation. Tous les Africains d’Afrique et de la diaspora doivent en tirer toutes les grandes leçons nécessaires, ne serait-ce que pour la survie de nos peuples.

Certains observateurs politiques pensent que les tristes évènements de Côte d’Ivoire marqueront l’Histoire de l’Afrique. Qu’en pensez-vous ?
En effet, il est clair que ces tristes et inacceptables évènements de Côte d'Ivoire marqueront à jamais la mémoire de tous les nationalistes africains. Puisqu’ils montrent combien nous ne sommes pas encore indépendants. A ce propos, Ben Bella, lors de la création de l'Oua disait : «Nous Africains, acceptons de mourir un peu pour la libération de nos peuples». Il nous faut effectivement accepter de mourir un peu pour la libération de nos pays.

Comment expliquez-vous la propension des pays occidentaux à piétiner les démocraties qu’ils prétendent pourtant défendre, dans les pays du tiers-monde, notamment en Afrique ?
Les occidentaux ont bien raison de piétiner les «démocraties» qu'ils ont installées en Afrique. Ils ne sont que dans leur logique, parce que ces «démocraties» ne sont pas celles des Africains. Par conséquent, il nous appartient, nous Africains d’installer dans nos pays, nos propres démocraties. Mais cela passe impérativement par la reconquête de notre vraie indépendance. Etre indépendant exige le départ immédiat et inconditionnel de l'ancienne puissance coloniale ainsi que de son armée coloniale. Avec la domination du monde par la coalition américano-franco-britannique, il nous faut trouver une alternative crédible pour décoloniser l’Afrique. Autrement dit, assurer l’avenir de notre démocratie. Or, à mon sens, la seule alternative qui nous reste c'est de lutter pour la libération de nos peuples car ce sont les peuples libres qui peuvent déterminer librement leurs sociétés et le mode de leur démocratie en adéquation totale avec leur mode de vie culturel, social et politique. Sinon, 50 ans après les pseudo-indépendances africaines, au regard de ce qui se passe, on se rend à l’évidence que rien n’a bougé et que 50 ans plus tard, les relations avec la France se résumeront toujours à une allégeance des dirigeants des anciennes colonies à l’ex-puissance coloniale…

Ne sommes-nous pas en face de signes qui témoignent d’un discrédit croissant de ce qu’on appelle «la politique» ?
Non, je ne le crois pas du tout. Car pour qu’il existe une «politique», il faut d’abord être indépendant et libre.

Pourquoi selon vous les forces de la déstabilisation de l’Afrique sont-elles plus dynamiques ? D’où vient la défaite de la liberté, du progrès et du développement africain ?
Il n’y a pas de forces de déstabilisation en Afrique, car le colon n'a jamais quitté ses anciennes colonies. Dès lors que cette situation subsistera, il n'est point question pour nous de parler de déstabilisation en Afrique. En Afrique, il n'y a pas de liberté, de progrès, encore moins de développement. Pour qu’on parle de liberté, de progrès et de développement, il faut d'abord et avant tout se libérer totalement du joug de la France coloniale. Prenez l’exemple des pays de l'Amérique Latine. Ils sont «indépendants» depuis plus de 150 ans. Malheureusement, ils sont restés la chasse gardée des Etats-Unis. Ils ne pouvaient donc pas penser et forger leur mode de démocratie, de politique sociale, de culture et de développement. Mais après la révolution dite paraguayenne, ces pays ont pu enfin se libérer totalement de l'emprise américaine. Aujourd’hui, on constate que la plupart des pays de l’Amérique Latine ont pris leur envol dans tous les domaines.

Pensez-vous qu’un pays peut se développer pendant que sa structure économique et politique reste asservie à un système dont lui-même ne contrôle pas les données ?
Un pays ne peut se développer sans être libre, car se développer signifie que vous pensez par vous-mêmes la société dans laquelle vous vivez et que les hommes et les femmes qui la composent peuvent décider librement de la façon dont leur société peut se bâtir et se moderniser à partir de leur propre valeur et de leur génie créateur.

Le franc Cfa et ses mécanismes ne sont-ils pas les leviers du pillage des économies africaines ?
Il se pose toujours la question de l’indépendance et de tous liens avec l'ancienne puissance coloniale. Parce que les bases militaires étrangères ne doivent pas exister sur le territoire d'un pays dit indépendant. Et la monnaie est assurément la clé de voûte et le fondement de l’indépendance d'un pays. Tant que les Etats africains seront pieds et mains liés dans la zone Cfa, leurs économies feront toujours l’objet de pillage systématique de part de la France. La conquête de nos indépendances politiques passe nécessairement par celle de notre souveraineté monétaire. A mon avis, les pays africains doivent s’affranchir de la tutelle française en sortant du Cfa pour penser réellement leur développement et son avenir.

Il se produit actuellement dans le monde, des mouvements dits «printemps arabe». Quelle signification donnez-vous à ces révoltes ? Visent-elles à effectivement combler le vide de démocratie ?
Ces révolutions ont pour moi une signification majeure et importante. Car aucun peuple ne doit accepter de vivre dans une société moderne régie par des mécanismes moyenâgeux. Mais, comme l’histoire l’a toujours démontré, à un moment donné, le vase déborde. Elles montrent à suffisance la profondeur de l’indignation suscitée par l’injustice sociale. Il faut donc donner une chance à ces révolutions en soutenant la démocratisation de façon réelle et efficace. Les Africains doivent en tirer des enseignements et comprendre que la liberté ne s’octroie jamais, il faut l’arracher.

Le président Wade a été le premier chef d’Etat à effectuer une visite à Benghazi, auprès des rebelles Libyens. Quelle en est votre appréciation ?
C’est une énorme bévue. Et il a fallu, bien sûr, que ce soit un Africain comme d’habitude. Mais il faut souligner que Wade est valet de la françafrique qui n’est qu’obnubilé par son intérêt personnel et non par celui de son peuple et, encore moins, celui de l'Union africaine auquel son pays appartient. Abdoulaye Wade montre là à quel point il a toujours travaillé contre les peuples africains. Sinon comment un homme qui tient à peine debout et qui veut briguer un autre mandat, peut-il dire ce qu’il a dit à propos de Kadhafi. Et pourtant, on se souvient qu’en décembre dernier, lors d’une visite du «Guide» à Dakar, il qualifiait encore Kadhafi de «compagnon de lutte pour l'édification des États-Unis d'Afrique». En tout cas, cette visite de Wade n’est ni plus ni moins qu’une honte pour le monde noir. C’est une insulte à la raison. Une insulte à l’intelligence. Une insulte à l’Afrique. Une insulte à l’Union africaine.

La prochaine élection présidentielle au Sénégal aura lieu en 2012. Quelles sont les chances de l’opposition sénégalaise face à Abdoulaye Wade ?
Les chances de l'opposition sénégalaises aux élections de février 2012 résident dans la coalition que cette même opposition pourrait mettre sur pied pour affronter leur unique adversaire qu'est Abdoulaye Wade.

Wade affirme pourtant qu’il n’a pas d’adversaires dans l’opposition sénégalaise. Qu’en dites-vous ?
Abdoulaye Wade est trop égocentrique pour affronter la réalité de son pays. C’est pourquoi, il continue à se saouler de la certitude qu'une victoire au premier tour lui est possible. Les temps ont changé, les Sénégalais aussi ; même si Wade ne l'a pas encore compris....

Où en est le Mfdc dans sa lutte pour l’indépendance de la Casamance ?
Le Mfdc se porte très bien dans sa lutte pour l'indépendance de la Casamance. Et cela se fera, puisque c'est la volonté du peuple casamançais qui s'exprime à travers cette lutte. Après la disparition de l’abbé Diamacoune Senghor, le leader charismatique du Mfdc, le gouvernement sénégalais a pensé que notre lutte resterait au stade de l’idéal. Au contraire, la disparition ne notre leader n'a en rien altéré la lutte du Mfdc pour la libération de tous nos combattants injustement emprisonnés par le pouvoir de Dakar. Mieux, elle a dopé la détermination à libérer la Casamance par tous les moyens. C’est cela notre seul et unique objectif. Et nous l’atteindrons, car la lutte continue.
Correspondance particulière réalisée via le net par Nikitta Kadjou

Sarkozy agresse!!!

Sur ces images de BFMTV, le chef de l'Etat français est en train de saluer des personnes massées derrière une barrière lorsque l'une d'elles le saisit violemment par la veste et le tire vers l'avant, déséquilibrant le président de la République. Des officiers de sécurité se jettent alors sur l'individu et le plaquent au sol.

11.000 combattants pro-Ouattara: Milice tribale ou armée nationale ?



Jeudi 30 juin 2011
L’intégration à l’armée nationale de 11000 soldats issus de la rébellion du nord est acte grave de conséquence pour la cohésion de la grande muette. 

Même Félix Houphouët-Boigny sous son régime de parti unique n’a pas porté si loin et de façon si inquiétante pour l’unité nationale, la tribalisation de «la grande muette». Certes, la Milice du PDCI-RDA devenue quelques années plus tard la Garde Républicaine durant le régime du parti unique comportait de nombreux soldats issus du groupe baoulé, ethnie du président Houphouët. Cependant l’ampleur n’était pas aussi préoccupante qu’elle l’est aujourd’hui avec Alassane Dramane Ouattara. Qui a pris la décision en tandem son Premier ministre, Guillaume Soro, secrétaire général des forces nouvelles (la rébellion armée du nord), d’intégrer 11 000 combattants pro-Ouattara au sein de l'armée nationale. 

La répartition de ces soldats se présente comme suit : 2300 combattants volontaires et 8700 rebelles des Forces nouvelles. La particularité de ces 11 000 soldats est que primo, ils sont à presque pour ne pas dire tous, originaires du nord du pays et issus de la même ethnie, soit celle de Ouattara (malinké) ou celle de Soro Guillaume (sénoufo). Secundo, ces soldats ne s’en cachent pas, ils soutiennent avoir pris les armes pour la cause de Alassane Dramane Ouattara. A preuve, les 2300 combattants volontaires sont appelés comme tels parce qu’ils se sont « volontairement » joints, nous a-t-on dit, à l’offensive des forces pro-Ouattara venues du nord contre Abidjan. 

En tant qu’Ivoiriens, les ressortissants du nord ont le droit au même titre que leurs frères des autres contrées du pays d’intégrer l’armée nationale. Donc il ne devrait pas y avoir d’acrimonie à ce niveau.
Mais là où le bât blesse, c’est lorsque 11 000 combattants issus d’une même sphère géographique identique et d’une même ethnie intègrent d’un tour de main, une armée nationale. Censée être le creuset de l’unité nationale, de la cohésion et de la diversité. Sur un effectif (hormis gendarmerie, police, douane, eaux et forêts) prévisionnel de 30.000 hommes incluant Fds et rebelles, si 11.000 hommes appartiennent à une même zone ethnique, cela pose un grave problème à la fois éthique, structurel qui pourrait avoir à la longue, des conséquences sécuritaires. 

Au plan éthique, il s’agit clairement d’une armée particulière au sein d’une armée globale. Ce qu’on ne verrait jamais dans une démocratie. La France qui a activement aidé ce régime à prendre le pouvoir, est bien co-responsable de cet acte lourd de conséquence, pour la stabilité du pays et de ce fait de la sous-région. Surtout que l’Elysée a dépêché un conseiller militaire auprès de son préfet qu'elle a installé de force.

En plus, il y aura forcément un problème de commandement. Car, ces 11 000 soldats recrutés dans les conditions que l’ont sait se sentent plus proches des Com’zones et autres chefs de guerre de la rébellion, que des officiers des forces armées nationales de Côte d’Ivoire (Fanci). Un autre problème existant déjà se trouvera exacerbé par la présence de cette armée de 11 000 hommes aux allures de milice tribale. C’est la suspicion et la crise de confiance.

La Côte d’Ivoire sous Alassane Dramane Ouattara est entrain de s'installer inexorablement dans ce lui-même semblait avoir combattu, c'est-à-dire, l’exclusion, l’injustice et le tribalisme. Les malinké, associés au groupe sénoufo, ne font pas plus de 30% de la population ivoirienne. Avec une telle décision, le camp Ouattara en complicité avec la France, risque de plonger la Côte d'Ivoire dans un conflit ethnique dont les conséquences seront incalculables aussi bien pour le pays que pour la sous-région.
Ou bien, c'est une décision qui s'inscrit dans le plan machlavélique de la France: Diviser pour mieux rêgner et voler en toute impunité les richesses sous-sol ivoirien. Les ivoiriens sont appelés à être vigilants pour ne pas tomber dans le piège de l'ennemi.

onsdag 29 juni 2011

Côte d'Ivoire : des dizaines de partisans de Laurent Gbagbo en détention sans inculpation( Amnesty International)



Les autorités ivoiriennes ont placé en détention au moins 50 personnes – dont plusieurs politiciens ivoiriens en vue – sans les avoir inculpées, à la suite de l’arrestation de l’ancien président Laurent Gbagbo il y a deux mois.
Le maintien de personnes en détention sans inculpation est une violation directe des normes internationales en matière de droits humains. Les autorités ivoiriennes doivent inculper dans les meilleurs délais l’ensemble des détenus d’une infraction prévue par la loi ou bien les libérer immédiatement.
Au moins 21 partisans de Laurent Gbagbo, parmi lesquels l’ancien Premier ministre et l'ancien ministre des Affaires étrangères, sont détenus à l’hôtel Pergola à Abidjan.
Plusieurs autres - dont Laurent Gbagbo, son épouse, Simone Gbagbo, et Pascal Affi N’guessan, le président du parti de l’ancien président, le Front populaire ivoirien - sont incarcérés dans le nord du pays.
Amnesty International est préoccupée à l'idée que plusieurs personnes incarcérées à l'hôtel Pergola et peut-être dans d'autres endroits soient privées de liberté simplement en raison de leurs opinions politiques, réelles ou perçues, auquel cas elle les considèrerait comme des prisonniers d'opinion.
L’organisation s’inquiète particulièrement du sort réservé à 23 policiers et militaires, détenus dans la ville Korhogo (nord du pays) dans des conditions susceptibles de mettre leur vie en danger.
Une délégation d’Amnesty International a récemment rendu visite aux détenus à l'hôtel Pergola, mais n'a pas été autorisée à se rendre auprès des personnes incarcérées dans les villes de Korhogo, Bouna and Odienné, dans le nord du pays, parmi lesquelles figurent Laurent Gbagbo et son épouse.
L’ensemble des détenus – en particulier ceux se trouvant à Korhogo – doivent bénéficier de l'attention médicale et des soins dont ils ont besoin.
Plusieurs des personnes retenues à l’hôtel Pergola ont été frappées par les Forces républicaines de Côte d’Ivoire, loyales au président Alassane Ouattara, au moment de leur arrestation, et les coups reçus par au moins une d’entre elles ont été suffisamment violents pour lui faire perdre connaissance.

Des soldats français et de l’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) étaient présents lors de l’arrestation de ces personnes et de leur transfert dans l’hôtel mais ne sont pas intervenus pour empêcher ces mauvais traitements.
Parmi les personnes maintenues en détention à l’hôtel, plusieurs s’y sont rendues de leur propre chef, pensant qu’elles seraient mises à l’abri des violences et des actions de représailles Elles n’ont pas été informées qu’elles seraient placées en détention.
Si les forces ivoiriennes sont chargées des opérations de sécurité dans l’enceinte de l’hôtel Pergola, des soldats de l’ONUCI sont également postés aux alentours de l'hôtel afin d’assurer la sécurité le long du périmètre externe du bâtiment. Cela signifie qu’ils exercent un certain contrôle sur l'identité des personnes autorisées à pénétrer dans l’hôtel.
La présence de soldats de l’ONU autour de l’hôtel où les partisans présumés de Laurent Gbagbo font l'objet d'une détention arbitraire soulève des questions dérangeantes.
Les responsables de l’ONUCI doivent veiller à ce que les soldats et policiers des Nations unies soient uniquement impliqués dans des détentions conformes aux normes internationales en matière de droits humains. Le personnel de l’ONU ne doit pas aider à assurer la sécurité dans des endroits où des personnes sont soumises à une détention arbitraire.

tisdag 28 juni 2011

Comzones: Ahoussou Kouadio accuse Soro et Bakayoko




L’opinion comprend difficilement que dans les procédures judiciaires engagées par les nouvelles autorités pour faire la lumière sur des allégations de massacres de civils et autres délits, certaines personnes présentées comme auteurs sont assignées à résidence, tandis que d’autres respirent l’air frais de la liberté. Face à cette contradiction, le ministre de la Justice a trouvé sa parade.
Le nouveau courrier
L’opinion comprend difficilement que dans les procédures judiciaires engagées par les nouvelles autorités pour faire la lumière sur des allégations de massacres de civils et autres délits, certaines personnes présentées comme auteurs sont assignées à résidence, tandis que d’autres respirent l’air frais de la liberté. Face à cette contradiction, le ministre de la Justice a trouvé sa parade.

A la question de savoir pourquoi les différents commandants Frci, Shérif Ouasmane, Ben Laden et Eddy Meddy, sous la responsabilité de qui des massacres ont été commis à Duékoué et Yopougon sont toujours en liberté alors que des personnalités, proches du président Laurent Gbagbo, sont assignées à résidence à l’Hôtel Pergola et au nord, le Garde des Sceaux, ministre d’Etat, ministre de la Justice, Me Ahoussou Jeannot, indique à ceux qui dénoncent une justice partiale sous ses auspices qu’il n’est ni le ministre de la Défense ni le ministre de l’Intérieur.

Et qu’il revenait à ceux-ci, en décryptant ses déclarations, de prendre des mesures conservatoires vis-à-vis des Com’zones ouvertement mis en cause par des organisations internationales de défense des droits de l’homme, Human Rights Watch et Amnesty International. C’est au cours de l’émission, Les débats de la rédaction, produite par Radio Côte d’Ivoire, le dimanche 27 juin, que le ministre Ahoussou Jeannot a jugé opportun de dégager sa responsabilité, face à ceux qui estiment que la justice ivoirienne faisait du deux poids deux mesures dans le traitement de la crise postélectorale.
«Je ne suis pas le ministre de la Défense, je ne suis pas le ministre de l’Intérieur», a-t-il précisé. Est-ce une fuite en avant du ministre Ahoussou Kouadio, membre du gouvernement d’Alassane Ouattara qui s’est engagé à rendre toute son indépendance à la justice ? En la matière, selon le code de procédure militaire, il appartient au procureur militaire (en l’occurrence Ange Kessi) de saisir la hiérarchie des militaires, gendarmes ou policiers (ici le ministre de tutelle, Défense ou Intérieur) impliqués ou soupçonnés l’être, dans un délit, afin que soient mis à la disposition de la justice
les mis en cause.

Ici, ce sont le Premier ministre, ministre de la Défense, Guillaume Soro, et celui de l’Intérieur Hamed Bakayoko, dont la responsabilité est engagée. Ont-ils été saisis par le procureur Ange Kessi ? Une source proche du procureur militaire dit n’avoir pas eu de trace d’un tel souhait du parquet.

Soit. Les ministres de tutelle ont-ils besoin d’attendre cette exigence du parquet pour suspendre, ne serait-ce que pour des mesures conservatoires, les Com’zones clairement identifiés par les victimes ou leurs parents et épinglés par les organisations de défense de droits de l’homme ? Il ressort, à l’analyse, que Guillaume Soro et Hamed Bakayoko, qui n’hésitent pas à décocher des flèches à l’endroit desdites organisations, ne veulent pas retourner leurs propres couteaux contre eux-mêmes.

Coulisses: Ouattara est-il malade ?


Le quotidien pro-Soro évoque le schéma catastrophe pour le Premier ministre. Une incapacité d’Alassane Ouattara avant les législatives, qui ouvrirait la voie à Mamadou Koulibaly... De quoi alimenter les rumeurs qui courent déjà.
Le nouveau courrier
Le quotidien pro-Soro évoque le schéma catastrophe pour le Premier ministre. Une incapacité d’Alassane Ouattara avant les législatives, qui ouvrirait la voie à Mamadou Koulibaly... De quoi alimenter les rumeurs qui courent déjà.

L’article aurait eu une signification plus anecdotique s’il n’avait pas été écrit par Nord-Sud, le quotidien qui porte, depuis sa création, l’ambition politique de Guillaume Soro. Et qui, plusieurs fois par le passé, a lancé des
«ballons d’essai» et mené des campagnes médiatiques au profit du Premier ministre ivoirien. L’article est intitulé «A six mois des législatives – Koulibaly, dauphin de Ouattara ?»  «En sa qualité de président de l’Assemblée nationale, deuxième personnage de l’Etat ivoirien, c’est Mamadou Koulibaly qui devrait succéder à Alassane Ouattara en cas de vacance du pouvoir de celui-ci», écrit Nord-Sud, qui déplore une «situation à la fois ubuesque et cauchemardesque ».
«En attendant le renouvellement du parlement, le président sortant, Mamadou Koulibaly jouit toujours du statut de dauphin constitutionnel. En cas de décès, de démission ou d’invalidité d’Alassane Ouattara, son remplaçant tout désigné, est Mamadou Koulibaly. (...) C’est l’article 40 de la loi fondamentale ivoirienne qui pose ce principe intangible. La réalité est donc là, implacable : le successeur constitutionnel d’Alassane Ouattara est bien le président intérimaire du Front populaire ivoirien (Fpi). Et, en cas d’empêchement de Mamadou Koulibaly, c’est Marthe Amon Agoh, deuxième vice-présidente de l’Assemblée nationale, elle aussi, cadre du Fpi, qui devrait assurer l’intérim du président de la République. L’ancien régime qui est loin d’avoir plié totalement l’échine, pourrait donc revenir en force», écrit Nord-Sud. «Pourvu que le scénario catastrophe ne se produise pas d’ici là», préfère positiver un (...) député de la mouvance houphouétiste qui a requis l’anonymat, conclut l’article.

Que penser d’un tel papier de
«Une» ? Premièrement, il traduit des angoisses diffuses du camp Ouattara face à une éventuelle disparition de son leader. Pourquoi cette peur panique ? Le chef de l’Etat ivoirien est-il en bonne santé ? Jusqu’à présent, les nombreuses rumeurs à ce sujet ont toujours été mises sur le compte d’ennemis prenant leurs rêves pour des réalités. Que Nord-Sud aborde ce sujet tabou – la finitude du chef – donnera forcément du grain à moudre à ceux qui postulent qu’Alassane Ouattara est une sorte de Léon Mba, qui pourrait s’effacer très vite au profit de... Guillaume Soro. Est-ce par peur de voir sa «destinée» contrariée par Mamadou Koulibaly que les partisans de Guillaume Soro trépignent dans l’attente de législatives qui mettraient leur champion à la place enviée de dauphin constitutionnel ?

Mystère. En tout cas, le fait de voir le journal cher au coeur du Premier ministre évoquer sans trop de précautions son futur décès pourrait bien pousser Alassane Ouattara à se méfier de celui à qui le perchoir est visiblement réservé lors de la prochaine législature. Cet article, qui montre que les calculs de l’après-Ouattara obsèdent déjà le
Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP), indique, par voie de conséquence, que la guerre de succession est ouverte. Et elle semble déjà opposer, dans le cadre d’un affrontement à fleurets mouchetés, Hamed Bakayoko, patron du Patriote et enfant de la maison Ouattara depuis deux décennies, et Guillaume Soro, inspirateur de Nord-Sud et pièce rapportée issue de la gauche historique ivoirienne... et dont les dents, on le sait depuis longtemps, rayent littéralement le parquet.

söndag 26 juni 2011

Côte d’Ivoire: L’état des massacres







Villages incendiés, habitants brûlés vifs, paysans traqués en brousse- par centaines. Et parfois plus: un millier lors de l’entrée des pro-Ouattara à Duékoué, à l’ ouest du pays: crime de guerre ou crime contre l ‘humanité?
Mais aussi des quartiers entiers d’Abidjan pillés, des militants pro-gbagbo assassinés tous les jours pour leur nom, leur âge , leur ethnie (l’ethnocide au Sud concerne en particulier les bété, attié et guéré): par centaines, sans compter les torturés ou les liquidés de l’ hôtel du Golf, siège du nouveau pouvoir et base de ses escadrons de la mort.
Trois fois plus de morts- de 3000 à 5000 cadavres -pour les deux mois d’Alhassane Ouattara, ce héros de l’Occident, que pendant les 10 ans de la gouvernance de Laurent Gbagbo! Où sont les humanitaires et leurs relais, les dénonciations politiques à Paris et les résolutions de l’ONU?
Arrêtons la fausse symétrie entre les deux camps: ces massacres sont bien le fait des pro-Ouattara, cautionnés par l’armée française et onusienne, dans une complicité implicite ou passive. Chacun sait maintenant que les hélicoptères d l’assaut de la force Licorne et ses supplétifs onusiens ont réalisé la pire intervention coloniale depuis la répression de l’ UPC au Cameroun et la guerre d’Algérie.
Décapiter l’élite politique et intellectuelle sudiste , proche de Laurent Gbagbo et du Front populaire ivoirien au profit d’un  « mercenaire » des intérêts occidentaux-selon l’expression de Jean Ziegler . Bombarder les lieux de pouvoir d’un pays qui n’ a plus de souverain que le nom: présidence, résidence , camp militaire, télévision… La leçon est terrible: 50 ans après les Indépendances formelles, il n’y plus que sujétion et humiliation!
Et voilà qui remet en cause bien des analyses à la mode: à l’aune du coup d’Etat franco onusien , on n’est pas  encore en « post colonie », ni prêt à sortir de la nuit coloniale. Décidément ,chaque fois que l ‘homme africain s’ essaie à rentrer dans l ‘histoire, on lui écrase le visage à coup de bottes!
Malgré un formatage médiatique et une certaine lâcheté chez des analystes patentés qui ont cautionné ces massacres, la vérité se fait jour. Il faut arrêter la fausse symétrie entre les deux camps  et la politique d’occultation des « spécialistes des droits de l’ homme » : depuis la prise du pouvoir du camp Ouattara, c’est bien eux qui massacrent en fonction des cartes d’ identité-  comme au Rwanda. qui torturent ou massacrent,  embastillent ou déportent les opposants, tandis que les journalistes pro Gbagbo sont traqués et que l’« Etat dyoula » s ‘est mis en place: tout le reste est révisionnisme.
Quel recours à Yopougon, quartier martyr, quand les tueurs fait des « patrouilles communes » avec la force Licorne et l’ ONUCI ? Plus qu’au Rwanda, notre institution militaire est complice ou coupable: où est la fameuse « éthique » dont se targuent les philosophes en kaki- notamment l’ obligation de désobéir à des ordres illégaux?
A qui a sillonné le pays depuis 20 ans , suivi les élections sur le terrain  et mené de récentes missions en zone rebelle,le doute n ‘est pas permis:oui, les élections largement truquées au Nord  ont bien été « la continuation de la guerre par d’autres moyens » (Bertrand Badie). Oui, l’ambassade de France a été et reste une officine anti-Gbagbo. Et oui,la déportation en terre ennemie et l’incarcération à la Lumumba, dans des conditions ignobles, des responsables progbagbo ont été autant planifiée que la désinformation  continue ou l’ armement des rebelles- jusqu’à la logistique , les pick up ou les uniformes !
C’est pourquoi, les responsables onusiens ou français, donneurs d ‘ordre illégaux  en regard des résolutions onusiennes risquent la Haute cour de justice ou les juridictions  internationales, tandis que Guillaume Soro et Alhassane Ouattara sont passibles de la CPI pour ce qui se passe en Cote d’ Ivoire!
A propos, comment s ‘appelle t- il, un régime qui massacre sa propre population, qui est arrivé au pouvoir dans les fourgons (pardon, les hélicoptères!) de l’étranger, qui n’ a  de forces que des bandes armées incontrôlables et des délinquants sans foi ni Loi? Sans Parlement ni Cour constitutionnelle, contrôlé par deux corps expéditionnaires, en train de brader les richesses du pays sans contrôle, et de tuer comme au Rwanda sur des bases ethniques? Vous avez dit « dictature »?
Michel Galy
Politologue,
Paris



25/06/2011 07:10:
Côte d'Ivoire: La france et l'onu face à leurs «monstres»
La «communauté internationale» dénonce enfin les violences et les crimes de ses alliés ivoiriens. Son changement de ton s’explique sans doute par un «grand nettoyage» qui se prépare. Avec pour objectif de sauver le soldat Ouattara de ses propres hommes. Les puissances alliées vers un ‘‘nettoyage’’ d’envergure.

La «communauté internationale» dénonce enfin les violences et les crimes de ses alliés ivoiriens. Son changement de ton s’explique sans doute par un «grand nettoyage» qui se prépare. Avec pour objectif de sauver le soldat Ouattara de ses propres hommes. Les puissances alliées vers un ‘‘nettoyage’’ d’envergure.


Le ton est inhabituel. Dans son dernier point de presse, qui a eu lieu hier, Guillaume Ngefa, chef de la Division des droits de l’Homme de l’Onuci, a vertement tancé les Forces républicaines de Côte d’Ivoire ( Frci). «Des éléments des Frci ont tué au moins huit personnes et blessé d’autres» durant des incidents qui ont eu lieu la semaine dernière. Dans la même lancée, il a affirmé que «au moins 30 autres personnes ont été arbitrairement arrêtées et détenues», ajoutant que «certaines victimes ont été soumises à des actes de torture et de mauvais traitements».

La veille, une dépêche AFP, principalement renseignée par une source au sein de l’Onuci, se révélait tout aussi accablante pour les Frci, à l’origine d’un incident à Yopougon Toits Rouges avec les gendarmes, à la suite duquel un mort civil a été déploré. Selon la source onusienne, ce sont les Frci qui ont provoqué l’affrontement en sortant un gendarme de son véhicule et en le battant. Les soldats de la nouvelle armée ivoirienne «ont fait des dégâts matériels énormes», «ils ont cassé des bureaux, emporté des ordinateurs, des armes», a accusé la source onusienne, catégorique. De nombreux articles de la presse française ont également, ces derniers jours, mis en lumière le caractère indiscipliné et prédateur des Frci.

Ces réalités ne sont pas nouvelles. Ce qui est inédit, c’est que les alliés naturels des ex-rebelles ont décidé de briser l’omerta pour les dénoncer. Sinon, certains éléments des Frci ne font en réalité qu’importer à Abidjan des méthodes qui leur ont «réussi» dans les zones Centre Nord Ouest (CNO). Les pillages les plus sévères ont eu lieu lors de la descente des Frci dans le sud du pays et la période juste après le 11 avril 2011 a été un véritable festival de la rapine. L’Onu s’est tue, la France a regardé ailleurs, les médias dominants n’ont pas voulu «salir» l’épopée des preux combattants de la démocratie qu’ils racontaient quelques semaines plus tôt.
Plus grave : alors que Gaëtan Mootoo d’Amnesty International, esseulé, tentait d’alerter le monde sur la tragédie de Duékoué où plus de 1000 personnes ont été tuées en moins de soixante-douze heures, l’Onuci se livrait à un jeu dangereux de sousestimation du carnage, et se livrait en sourdine à une indécente querelle de chiffres.

Le malaise partait d’un fait : les troupes internationales présentes en Côte d’Ivoire ayant appuyé logistiquement (convoi de troupes) et militairement (formation et don de munitions selon Le Canard Enchaîné) les Frci, pouvaient-elles dénoncer leurs crimes tout chauds sans, dans le même temps, admettre que leurs donneurs d’ordre sont, objectivement, des complices de crimes contre l’humanité ? En réalité, la France et l’Onu, qui ont sanctuarisé l’ex-rébellion, l’ont organisée et l’ont promue au point de vue diplomatique, sont face aux «monstres» qu’ils ont créés, en docteurs Frankenstein un peu inconscients. Une question se pose légitimement.

Pourquoi le ras-le-bol de la «communauté internationale» s’exprime-t-il maintenant ? A première vue, il s’agit d’une opération de sauvetage d’Alassane Ouattara. Face au discrédit de ses troupes, et à son incapacité à faire le ménage lui-même, Paris brûle de mener une opération de police d’envergure pour «nettoyer» les éléments incontrôlés des Frci et rétablir une certaine forme de sécurité, sans laquelle ses intérêts économiques ne peuvent «s’épanouir».

Anticipant les éventuelles accusations de néocolonialisme, la France officielle prépare les esprits à une opération «humanitaire» visant à protéger les Ivoiriens des forces à qui elle a choisi de donner la victoire. Du coup, elle fait quelques concessions à une vérité amère connue depuis. Depuis le 19 septembre 2002, les «mutins» devenus «rebelles», «Forces nouvelles», puis «Forces républicaines de Côte d’Ivoire » se distinguent par leur refus du pluralisme politique dans les zones sous leur contrôle, par leur rapacité financière et par leur brutalité ordinaire. C’est ce cocktail que le sociologue français Michel Galy a appelé «la gouvernance par la violence» il y a déjà de nombreuses années

Les Policiers FRCI CORRIGENT DES PRO-GBAGBO

Les Policiers FRCI CORRIGENT DES PRO-GBAGBO

fredag 24 juni 2011

Vendredi 24 juin 2011 23:21

 
DECRYPTAGE

Un malaise profond secoue les Frci( les frères cissé) qui risque de créer de nouvelles violences dans le pays. en réalité, les chefs n'ont aucune emprise sur leurs hommes. Ces combattants réclament une prime allant de 500 000 à 5 millions de F CFA par personne qui leur aurait été promise par Ouattara.

La guerre des Com-zones ...fait rage. Chaque chef de guerre protège son territoire et ses intérêts. Rien que dans la commune d'Abobo, ce sont au moins de 200 commandants qui cohabitent, dans un climat de méfiance généralisée. Des tirs nourris à l'arme lourde troublent régulièrement la quiétude des populations des différentes communes d'Abidjan, se soldant parfois par des pertes en vies humaines tant dans les rangs des Frci que des civils. Comme l'atteste les affrontements dans la base navale de Locodjoro, ayant occasionné la mort du "lieutenant Yéo Doh". Des attaques sont menées contre des cibles militaires.

Les risques d'embrasement sont plus perceptibles au niveau des communes d'Abobo et d'Anyama. Dans cette dernière circonscription, règne le commandant de zone Bauer, un proche de feu IB. Depuis quelques temps, il a été intimé à Bauer de répartir ses éléments sous le commandement des principaux chefs de guerre. Une proposition qui n'a plu au dernier, qui selon nos informateurs, a mis quiconque au défi de vouloir le désarmer de force. Selon des indiscrétions, ce combattant n'a pas encore digéré l'assassinat de son mentor et est préparé à toute éventualité. C'est une véritable poudrière à ciel ouvert. Cette situation fait que Ouattara est constamment, et s'est vérifié,  au Sénégal.

Dans la filière café-cacao

Sansan Kouao(grand producteur de cacao- cafe)
Dans la filière café-cacao, des producteurs tels que Sansan Kouao et Bléhoué Aka, pour ne citer que ceux-là, ont été placés sur la liste de sanctions du régime Ouattara. Leurs avoirs – fruit de durs labeurs dans leurs plantations – ont été gelés. Au grand étonnement de tous, des membres de la société civile, notamment des leaders des
associations de défense des droits des consommateurs dont Marius Comoé Brou de la Facaci et Doukoua Godé de la Fac-Ci ,figurent sur cette liste noire.

En mai dernier, plus de 300 agents de banque ont été licenciés, avec la caution des nouveaux tenants du pouvoir, pour avoir travaillé à sauver les Ivoiriens d’un désastre humanitaire, alors que Ouattara avaient obtenu des patrons de la Bicici et la Sgbci leur fermeture. La situation est plus sérieuse dans l’armée où les Forces de défense et de sécurité (Fds) sont clairement stigmatisées et menacées de poursuite devant les tribunaux
nationaux et internationaux.

A la Garde républicaine par exemple, le prétexte d’une infiltration de miliciens sert de prélude à une opération d’épuration. Quand on ajoute à cela la liberté de parole retirée à l’opposition dont les têtes fortes sont détenues dans des conditions inhumaines, l’on se rend compte qu’on est en train de mener la Côte d’Ivoire tout droit vers une dictature qui ne dit pas son nom. Signe des temps : même Jeune Afrique, qui soutient aveuglément Ouattara depuis plus de quinze ans, le qualifie d’hyper-président et met en garde contre le fait que le président du RDR «concentre aujourd’hui la plupart des pouvoirs entre ses mains». Et continue : «Une situation inédite depuis la mort d’Houphouët-Boigny.
Et qui n’est pas sans dangers.»

torsdag 23 juni 2011

LES FRANÇAIS ATTENDENT LE BILAN DU COUP D’ETAT DE SARKOZY EN COTE D’IVOIRE







 Pour avoir la main mise sur les richesses de la Côte d’Ivoire et contrôler ce pays entièrement comme au temps colonial, Nicolas Sarkozy a du convaincre son homologue américain, Barak Obama, et la classe politique française sur la nécessité de se débarrasser du Président Laurent Gbagbo, malgré sa réélection après le deuxième tour de la présidentielle du 28 Novembre dernier. D’où le coup d’Etat de la France qui a enlevé Laurent Gbagbo du pouvoir, le 11 Avril 2011. Le bilan de ce coup de force historique qui restera gravé, encore longtemps, dans la mémoire collective du monde est l’arrestation et la détention illégale et injustifiée du Président élu des Ivoiriens. Ce bilan-là, la communauté nationale française le connait. Mais ce qu’elle attend surtout de Nicolas Sarkozy, ce n’est pas un bilan partiel. Les Français sont impatients de connaitre le bilan général de cette opération qui prend en compte le coût de ce coup d’Etat, les retombés tant économiques que financiers et politique, la crédibilité de la France dans le monde et les dégâts tant humains que matériels.
Mais, fort curieusement, plus de deux mois après, les Français ne savent toujours pas le nombre de soldats français tué ou blessés dans cette honteuse opération ‘’humanitaire’’ en Côte d’Ivoire. Pourtant les dégâts humains et matériels que l’armée française a enregistrés dans sa participation active dans cette crise d’un pays souverain sont énormes. Les Français sont impatients de savoir combien de soldats leur armée a perdu ? Combien ont été blessés et combien d’engins ont été détruits dans cette crise ivoirienne dans laquelle Sarkozy s’est invité ? C’est pourquoi, ils ne comprennent pas le silence total qui est observé autour des  victimes militaires françaises durant cette guerre de la France en Côte d’Ivoire. Aucun media n'en parle, aucun communiqué des autorités françaises sur les victimes de l’armée française. Pourquoi on communique sur les victimes françaises en Afghanistan et ailleurs dans le monde et pas en Côte d’Ivoire ? Tout se passe comme si la France, en Cote d'ivoire, avait conduit une Guerre parfaite sans aucune victime dans ses rangs. Pourtant cela est impossible ! Même s’il n’y a pas eu de mort, il y a forcement eu des blessés car ; les soldats français en Côte d'Ivoire se sont battus au sol, soient dans les forets de l'Ouest ivoirien, soient dans les quartiers d'Abidjan, et en face d'eux, ils avaient une armée de jeunes gens décidés et bien formés, au contraire des rebelles qui accompagnaient les légionnaires français et la Force Licorne.

Pourquoi l'état-major et le gouvernement français ne parlent-ils pas de ces soldats français morts en Cote d'Ivoire ?  Si les autorités civiles et militaires françaises n'en parlent pas, c’est certainement parce qu’elle a peur de la réaction du peuple français s’il découvre le nombre réel de leurs soldats morts en Cote d'Ivoire. D'après les témoignages que nous avons pu recueillir auprès des soldats ivoiriens qui se sont battus durant les mois de la crise post électorale, la France aurait perdu des centaines de soldats durant l'avancée vers Abidjan, mais aussi durant les combats à Abidjan. Des indiscretions parlent aussi des combats de Duékoué où les légionnaires français auraient subi de lourdes pertes en vie humaine et enregistré de nombreux dégâts matériels. Dans la même veine, nos sources nous renseignent que les légionnaires français seraient également tombés dans une embuscade dans une caserne à Abidjan, où la Licorne aurait perdu 20 soldats et 7 blindés.

D’autres sources évoquent aussi les combats intervenus autour de la RTI où des soldats français seraient tombés par dizaines, sans oublier les combats autour de la résidence du Président Laurent Gbagbo. Au vu de tous ces faits, il ne fait aucun doute que la France, dans cette guerre où elle s'est invitée, a connu d'importantes pertes en hommes et en matériels. Pour le respect de son peuple et la mémoire de ces nombreuses victimes, Sarkozy doit dire la vérité aux Français !

Cote Ivoire : Soro prépare déjà l`après-Primature : Son plan secret et ses hommes



Guillaume Soro n`entend pas se retirer de la scène politique ivoirienne après avoir quitté la Primature. Tout en s`attelant à remplir son contrat de Premier ministre d`Alassane Ouattara, il se ménage une porte de sortie. Sa trouvaille: troquer ses habits d`ancien leader de rébellion contre ceux de chef de parti politique. Selon La Lettre du Continent du 17 juin dernier, le secrétaire général des Forces nouvelles ambitionne de donner forme à son projet de création d`un parti politique d`ici aux prochaines législatives, sous la bannière duquel lui et ses lieutenants comptent se présenter à ces élections.

Le Premier ministre ne serait pas intéressé par l`idée de se fondre dans la coalition des Houphouétistes(Rhdp). Instruit par le parcours de certains chefs de rébellion, passés du maquis à l`arène politique, Guillaume Soro envisage de marcher dans leurs pas. Muer l`aile politique de la rébellion en une véritable formation politique à l`instar de l`Unita (Union nationale pour l`indépendance totale de l`Angola) de l`Angolais Jonas Savimbi, du MLC (Mouvement pour la libération du Congo) du Congolais Jean-Pierre Bemba, du Mouvement de libération du peuple soudanais (Splm) du Soudanais John Garang, du National patriotic front of Liberia (Npfl) du Libérien Charles Taylor.

Autant d`illustres prédécesseurs, reconvertis en acteurs politiques après la parenthèse de la rébellion, dont l`exemple pourrait inspirer Guillaume Soro. Le natif de Ferkessedougou entend être candidat chez lui aux prochaines législatives; histoire de demeurer sur la scène politique et surtout de se draper d`une immunité contre d`éventuelles intrigues judiciaires après la Primature. Comme lui, certains de ses proches se préparent eux aussi à la pêche aux postes de députés. On avance notamment les noms de l`avocate Affoussy Bamba, porte-parole de l`ex-rébellion, Alain Lobognon, ex-conseiller en communication et de l`ex-rébellion, aujourd`hui membre du gouvernement.

La première pourrait être candidate dans une commune d`Abidjan quand le second se voit bien député chez lui à Fresco. Outre ces deux-là, d`autres fidèles de Soro comme Sidiki Konaté, ancien porte-parole des Forces nouvelles et actuel ministre dans le gouvernement, et Méité Sindou, actuel porte-parole de la Primature, comptent eux aussi se lancer dans les législatives. Konaté Sidiki, lui, veut se présenter à Man. Pour Guillaume Soro donc, les prochaines législatives revêtent un enjeu capital: elles sont un tremplin pour sa reconversion à la vie politique après près d`une décennie passée à la tête d`une rébellion.