La présidente de la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH), Mme Souhayr Belhasser, a révélé, hier, au cours d’une conférence de presse, à l’hôtel Pullman, au Plateau, qu’Alassane Ouattara a refusé une visite des organisations de droit de l’homme à Laurent Gbagbo et aux ex-dignitaires de l’ancien régime détenus depuis bientôt deux mois, à l’intérieur du pays. « Nous avons demandé à nous rendre auprès de l’ex-président Laurent Gbagbo, M. Ouattara a dit qu’actuellement ce n’est pas possible, mais cela n’est pas exclu », a-t-elle déclaré. Pourquoi ? Mme Souhayr Belhasser est restée muette. Selon André Kamaté, président de la Ligue ivoirienne des droits de l’Homme (LIDHO), le chef de l’Etat a soutenu qu’il ne voulait pas qu’il y ait trop de « publicité » sur les conditions de détention de Laurent Gbagbo. La présidente du FIDH a expliqué que les défenseurs des droits de l’homme ont demandé au pouvoir de clarifier la situation des 37 personnes détenues Pergola, en les inculpant ou en les libérant. Mme Souhayr Belhasser a évoqué le problème crucial de sécurité, qui créé un climat de peur chez les Ivoiriens. A cet égard, elle a exigé que les militaires retournent à leur poste, en rentrant en caserne. « Il y a encore des exactions qui se commettent et la sécurité n’est pas assurée », dira-t-elle, avant d’ajouter, « le problème de sécurité est essentiel ».
Le président d’honneur de la FIDH, Me Sidiki Kaba, a expliqué que la Côte d’Ivoire connaît une triple crise : « crise politique, crise identitaire, et crise économique ». Pour sortir le pays de cette situation, il faut absolument que les Ivoiriens se réconcilient. Une réconciliation qui passe nécessairement selon lui, par l’impératif de justice. « L’impératif de justice doit être le même, pour tous », a-t-il soutenu. Il a avancé que l’absence d’une justice équitable pourrait être une nouvelle source de violence future. A cet effet, il a exigé que tous les auteurs de crimes rendent compte. Me Sidiki Kaba a souligné que ce défi ne sera pas un jeu, parce que dans la situation actuelle, la justice ivoirienne est à terre. « La justice est sans maison d’arrêt, sans officier de police judiciaire. Il faut reformer la justice ivoirienne », a-t-il déclaré.
Mme Souhayr et Me Kaba étaient entourés des représentants du Mouvement ivoiriens des droits de l’homme (MIDH) et de la LIDHO.
César Ebrokié.
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