lördag 4 juni 2011

LES ADIEUX DE L’OFFICIER FRANÇAIS QUI A PROCEDE A L’ARRESTATION DU PRESIDENT GBAGBO








Il s’appelle Jean Pierre Palasset. Nommé général de brigade le 1er juin 2010, il prend le commandement de l’opération Licorne en Côte d’Ivoire.
Avant son départ de ce pays, il a donné le 31 mai 2011 dernier une conférence de presse au cours de laquelle il fait le bilan de son séjour de mission en Côte d’Ivoire. Dans un contexte de crise sociopolitique et après l’intervention de la force française qu’il dirigeait lors de la chute du pouvoir de Laurent Gbagbo et l’arrestation de ce dernier, examinons de plus près les propos de ce militaire qui dit avoir tiré cinq enseignements majeurs de ce séjour en Côte d’Ivoire. Situons surtout, ces enseignements dans leur contexte actuel.


Alassane Ouattara a été installé au pouvoir, on le sait, grâce à l’intervention des forces franco-onusiennes. Même si jusqu’à présent les autorités françaises s’en défendent. Le rôle joué par la force française Licorne, basée au 43ème BIMA de port-boüet, a été déterminante. En effet, alors que les combattants FRCI, venus du nord de la Côte d’Ivoire, peinaient à venir à bout des soldats restés fidèles à Gbagbo, qu’ils étaient même mis en déroute par ceux-ci, et qu’ils tentaient d’effectuer un ‘’repli stratégique’’ (terme militaire utilisé pour masquer l’échec d’une offensive) , la France s’empressa de déposer sur la table du conseil de sécurité de l’ONU, un projet de résolution sur la Côte d’Ivoire (la résolution 1975). Cette résolution interdirait l’utilisation des armes lourdes contre les populations civiles. Fort de cela, elle actionne le Secrétaire Général Ban-ki Moon qui demande ‘’officiellement’’ à la France d’intervenir. Aussitôt, les frappes aériennes des hélicoptères français sont déclenchées. Cible privilégiée entre autres, la résidence du Chef de l’état Laurent Gbagbo à Cocody. Quelques jours après, les médias annoncent la capture, images humiliantes à l’appui, de Gbagbo.
Les premières images montrent les débris de cette résidence quasiment détruite par les frappes françaises.
Malheureusement pour les français, des témoignages et des preuves existent, qui démontrent le contraire de la thèse qu’ils tentent de faire gober à l’opinion publique.
Cliquez sur ces liens pour en savoir plus
Témoignage de l’arrestation
Conférence de presse d’Alain Toussaint

C’est dans cette ambiance donc de mission pleinement accomplie que cet officier français dit ses adieux, non pas sans nous livrer ses derniers sentiments.
Au nombre des enseignements qu’il dit avoir tiré de son séjour, il y a ‘’ la complémentarité entre les actions diplomatiques et militaires’’, dit-il. Cette complémentarité dont il parle, nous l’avons effectivement constaté sur le terrain : Comment l’ambassadeur de la France en Côte d’Ivoire, Jean Marc Simon est allé chercher Youssouf Bakayoko, président de la Commission Electorale Indépendante (CEI), afin de proclamer les fameux résultats certifiés par Choi, représentant spéciale du SG de l’ONU en Côte d’Ivoire. Comment il a s’est comporté de façon hautaine face au président Gbagbo, au point que ce dernier lui refusait tout contact.
On imagine que visiblement ces nombreux comptes rendus au président français, ont précipité l’exécution du plan machiavélique depuis l’Elysée, ourdi contre ‘’l’indésirable’’ Gbagbo’’.
Avant le déclenchement des frappes, souvenons-nous
- du courrier que le Sarkozy adresse au président de la CEI le 1er décembre 2010 http://rumeurville.com/?p=413
- les différentes réunions à Paris au plus haut sommet sur la Côte d’Ivoire
- l’ultimatum lancé à Gbagbo par Sarkozy
- les nombreux coups de fil de Sarkozy à Good Luck Jonathan (président de la république du Nigéria)
- etc.
Tout ceci participait assurément d’un minutieux plan, qui allait aboutir à l’intervention militaire française.
La diplomatie a effectivement réussi à dépeindre le Président Gbagbo comme un ‘’affreux dictateur’’ qui refuse de céder le pouvoir après avoir perdu les élections et a justifié l’entrée en action des forces françaises.
Il conclut sur ce point en affirmant que l’exemple ivoirien fera ‘’cas d’école’’. C’est donc cela la nouvelle politique française en Afrique : user de diplomatie pour justifier son ingérence et sa conquête de recolonisation en Afrique. Ne dit-on pas que la diplomatie est ‘’l’art patriotique de mentir pour son pays’’ ?
Dans cette ‘’diplomatie’’, tout y passe : faux sondages, manipulations des médias, fabrication de résolutions à l’ONU, déclarations tapageuses et mensongères, achat de conscience, gel des avoirs, intimidations, confiscation de biens et interdictions de voyage de l’Union Européenne…. Et finalement intervention militaire.
Voilà la ‘’complémentarité entre les actions diplomatiques et militaires’’ dont parle le Général Palasset et qu’il souhaite qu’elle fasse ‘’cas d’école’’. Si son vœu n’est pas encore exhaussé partout en Afrique, il l’est déjà en Côte d’Ivoire et en Libye et le sera dans bien d’autres pays qui sont dans le viseur de la France.
Ensuite, il aborde son 3ème enseignement. Cette fois il parle du métier de journaliste qu’il trouve, selon lui, ‘’très difficile car exposés à des pressions parfois politiques remettant ainsi en cause la liberté et l’indépendance des médias vis-à-vis des gouvernants’’. A y regarder de près, il apparaît qu’il indexe, avec des mots à peine voilés, le rôle joué par la RTI (radiodiffusion télévision ivoirienne) dans cette crise. Il parle ‘’ d’objectivité’’, de ‘’diffamation’’ et de ‘’mensonge’’ qui prendraient le pas sur la réalité des faits.
A ce stade, parlons donc d’objectivité et de réalité des faits :
- Refuser de reconnaître que des exactions graves ont été commises par les rebelles au nord du pays pendant le scrutin
- Fermer les yeux sur des bulletins grossièrement falsifiés
- Proclamer les résultats d’une élection présidentielle dans le QG d’un candidat
- faire fi de la décision du Conseil Constitutionnel, instance suprême selon la constitution ivoirienne, ayant autorité pour déclarer le vainqueur du scrutin
- et enfin, faire la sourde oreille à une proposition de recomptage des voix qui aurait pu éviter des pertes en vies humaines…
Au vu de ce qui précède, ‘’L’objectivité’’ et la ‘’réalité des faits’ évoqués ici sonnent comme des mots vides de sens.
En Côte d’Ivoire, depuis le début de la crise dite postélectorale, les évènements qui se sont enchainés ressemblent plus à une vaste scène de sorcellerie, tant ils échappent au bon sens humain :
- La fermeture des banques
- L’embargo sur le binôme café-cacao (produits d’exportation ivoiriens)
- L’embargo sur les ports d’ Abidjan et de San Pédro
- L’embargo sur les médicaments (fortement condamné plus tard)
- Le survol du territoire ivoirien, sans autorisation préalable, des engins volants de l’ONU et de la Force Licorne
- Etc.
Tous ces actes précités vont-ils dans le sens de l’objectivité ? Combien d’ivoiriens ont payés le lourd tribut des ces décisions injustes et cyniques ?
Parler de cela et dénoncer ces faits à la télévision nationale doit il être perçu comme de la diffamation ? Vous en conviendrez avec nous, que non !
En ce qui concerne les ‘’pressions politiques’’ exercées selon lui sur les journalistes, disons-le tout net. Les journalistes des médias français n’en sont pas exemptes.
Les chiffres officiels, ceux de l’institut national de l’audio visuel (France), nous rapportent que les médias français ont abondamment couverts la crise postélectorale en Côte d’Ivoire. En 2010, un quart (1/4), des reportages français consacrés à l’Afrique, portaient sur la Côte d’Ivoire. Pour plusieurs ivoiriens, ces médias ont donné à leurs téléspectateurs et auditeurs une vision biaisée et partisane de la situation.
David Gakunzi, écrivain burundais, s’est posé la question de savoir quel rôle les médias français ont joué dans la crise ivoirienne. Selon lui : « les informations véhiculées par la presse française tout au long de la crise, ont participé à son amplification, des informations souvent non-vérifiées et orientées ».
David Gakunzi est l’auteur de l’œuvre ‘’Côte d’Ivoire le crime parfait’’.
Cliquez sur ce lien pour découvrir l’œuvre
David Gakunzi Côte d’Ivoire le crime parfait
Pour Alain, porte-parole du Président Gbagbo en France : « les médias français se sont alignés sur les lignes politiques et les lignes diplomatiques du gouvernement français ».
Le 4ème enseignement, pour le Général de Brigade Jean Pierre Palasset, c’est la foi qui dit-il doit « nous enseigner l’amour du prochain, la tolérance et le vouloir vivre ensemble ».
Cet enseignement, dirons-nous, il devra le transmettre à Alassane Ouattara qu’il a installé au pouvoir. Car, l’amour du prochain et la tolérance évoqués ici tranchent nettement avec le discours haineux de ce dernier. Ce nouveau président ne se prive pas, à l’occasion de fustiger son adversaire d’hier et de vouloir à tout prix le traduire devant les tribunaux. Il lui a même été reproché, au cours d’une interview télévisée sur France24 , de ne pas faire usage du mot ‘’pardon’’ dans ses paroles.
C’est donc un enseignement, à notre sens, qui doit se traduire dans les faits et non rester au stade de simples mots.
L’amour du prochain, que dire, l’amour pour l’homme tout court, remarquons-le, a très souvent manqué à ces soldats français. L’on se rappelle comment ils ont abandonnés des milliers de rwandais qui se sont fait massacrés au Rwanda. Tout près de nous, le génocide du peuple guéré à Duékoué. Prétexte avancé : « (protéger) ces hommes ne fait pas partie de notre mission ».
Facile donc de parler d’amour du prochain devant micros et journalistes.
Pour finir, disons-le avec le Général Palasset : « le temps de la justice a sonné ». S’agit-il de la justice des hommes ? Plusieurs organisations humanitaires et des droits de l’homme accusent d’avance les FRCI d’avoir perpétrés des tueries et reprochent même à la mission de l’ONU (rappelons-le, la force licorne opère en Côte d’Ivoire sous le mandat de l’ONU), son inertie pendant que les massacres continuent.
Puissions-nous espérer que cette justice dans un souci d’équité, ne se laisse pas manipuler et que les résultats des enquêtes ne soient pas tronqués, et ne consacre pas l’impunité d’un pays fut-il une puissance étrangère donc intouchable.
A l’endroit de cet officier, permettons-nous de le lui rappeler : justice n’a pas encore été faite pour les jeunes ivoiriens tués par l’armée française, au cours des évènements de 2004, sur l’esplanade de l’hôtel ivoire.
Devrions-nous, nous en remettre aussi à la justice divine, celle-là réellement implacable et inexorable pour tous ceux qui ont tué des ivoiriens et dont le sang continue de crier justice !
Au revoir Général, mais sachez que la Justice quant à elle, la vraie, s’accomplit tôt ou tard et la vérité fini toujours par triompher.
Côte d’Ivoire, la lutte continue…

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