onsdag 1 juni 2011

POURQUOI LE POUVOIR D’ALASSANE DEMEURE DANS L’ANGOISSE (2ème PARTIE)







Comme promis, voici la deuxième partie de notre analyse.
Il ressortait de la première note que les nouvelles autorités s’inquiétaient du fait qu’un grand nombre, plus de 80%, des hommes de l’armée fidèle à Laurent Gbagbo, ne s’étaient pas, jusqu’à ce jour ralliés à eux. Craignant donc des attaques, ils ont posés un certain nombre de décisions. Nous nous interrogions alors sur la pertinence de ces décisions et sur leur éventualité à rassurer tous ces hommes encore tapis dans l’ombre.
A l’issue du second tour du scrutin présidentiel, Alassane Ouattara se vantait d’avoir ‘’gagné’’ dans la plupart des casernes militaires. Aujourd’hui la réalité sur le terrain semble prouver le contraire, à moins que, comme cela nous a été démontré à plusieurs reprises, ces chiffres ne relèvent de bulletins falsifiés. Ces soldats sont toujours absents à leurs différents postes. Ces derniers temps, les autorités actuelles ont trouvés une nouvelle astuce : procéder au paiement ‘’main en main’’ des salaires du mois de juin des corps habillés. Bien entendu, le but recherché ici est de faire sortir de leurs cachettes ces nombreux soldats qui manquent encore à l’appel.
Nous évoquions tantôt, plus haut, les décisions prises par Alassane Ouattara. Parmi ces décisions, rappelons la signature par ce dernier, le 17 mars, de l’ordonnance portant unification des FANCI (forces armées nationales de Côte d’Ivoire) et des FAFAN (forces armées des forces nouvelles) en une seule armée dénommée FRCI (forces républicaines de Côte d’Ivoire).
Quels en sont les enjeux ?
Premièrement : l’appellation ‘’FRCI’’. Cette nouvelle appellation de l’armée nationale peut en effet s’avérer très gênante pour les soldats dits ‘’vaincus’’, eu égard les nombreuses exactions, crimes, pillages, etc. commis par les hommes de Soro, sous ce nom.
D’une part, les différents rapports d’Amnesty International et de Human Right Watch, pour ne citer que ceux-là, mettent en cause clairement les combattants FRCI dans les massacres des populations. D’autre part, ces populations victimes de ces FRCI voient désormais en bourreaux ces hommes dont la seule évocation du nom crée chez elles la psychose et le traumatisme.
Deuxièmement, une réunification signifierait bien sûr pour Alassane, le recrutement et l’intégration de ses partisans, on le sait, à majorité issus du nord et de l’ethnie dioula dans l’armée nationale. Cette nouvelle armée sera donc composée en large partie des combattants ex FAFN et de plusieurs hommes qui les ont rejoints lors de l’offensive sur Abidjan. Bien entendu, les postes de commandement n’échapperont pas à cette nouvelle donne. On ne sera pas alors étonné qu’un ‘’tri’’, sur la base de l’ethnie et de la région d’origine soit effectué au détriment des ex FDS.
Le lien suivant indique l’article complet sur le sujet
Cela rappelle étrangement l’époque des chefs d’état, qui pour assurer l’assise de leur pouvoir, ne se privaient pas d’imposer au sein de l’armée des hommes issus de la même ethnie et région qu’eux. On se souvient du temps d’Houphouët et de sa garde républicaine entièrement composée de soldats de l’ethnie baoulé. Plus proche de nous, l’exemple de feu le Président Eyadema du Togo, dont l’armée était majoritairement composée de ‘’kabrés’’ son groupe ethnique.
Une pratique dont les partisans d’Alassane accusaient pourtant Laurent Gbagbo.
Monsieur Hamed Bakayoko, ministre de l’intérieur d’Alassane, parle quant à lui de ‘’reformater’’ l’armée ivoirienne. Dans une émission consacrée à la Côte d’Ivoire sur la chaîne France 24 du mercredi 25 mai passé. Pour lui, les soldats de Gbagbo (policiers, gendarmes, militaires) ont été formés pour « …détruire, réduire au silence les opposants et leaders politiques, et traquer un groupe ethnique… » dit-il. Le prétexte est donc tout trouvé.
Ouattara voudrait aussi créer son propre appareil sécuritaire. Cela se traduit par la dissolution des unités de polices ou de gendarmerie telles que le CECOS (centre des opérations de commandement et de sécurité), la BAE (brigade anti-émeute), la CRS (compagnie républicaine de sécurité), et le DEMIR (détachement militaire d’intervention rapide).
Consultez le lien suivant pour en savoir plus. Lu dans le quotidien Notre Voie.
Ne soyons donc pas étonnés de voir très prochainement la création de nouvelles unités, cette fois, dédiées entièrement à la cause du nouveau régime. Nous nous interrogeons d’ailleurs sur cette fâcheuse habitude des chefs d’état africains, qui à leur prise de pouvoir, se sentent obligés de faire une épuration au sein de l’armée nationale de leur pays.
Dans un entretien diffusé dimanche par la chaîne TV5Monde, Alassane Ouattara disait : « Mon objectif, c`est de faire en sorte que dans les semaines qui viennent tous les militaires soient en caserne »,
En fait ce que cache réellement le processus dit d’encasernement des combattants FRCI, lancé ces derniers jours ?
C’est que d’une part, ses hommes font l’objet, depuis sa prise du pouvoir, de véritables critiques tant à l’extérieur qu’à l’intérieur du pays, notamment des populations civiles dont les plaintes sont de plus en plus récurrentes. D’autre part, il faut vite mettre sur pied cette nouvelle armée entièrement loyale au régime de Ouattara. Il faudrait visiblement, former ces hommes que les observateurs s’accordent à qualifier d’inexpérimentés et quelques fois d’illettrés. Vu l’urgence, la France a dépêché un conseiller militaire, le colonel Marc Paitier, auprès de Ouattara, selon le journal La lettre du Continent dans sa parution du 26 mai dernier.
Lire le document complet sa mission en Côte d’Ivoire.
Cette énième intervention de la France traduit la désormais mainmise totale de cette puissance sur la Côte d’Ivoire, version Alassane Ouattara. Mais pendant que les forces d’Alassane entrent en caserne pour être formées par les français, qui s’occupera de la sécurité, vu que les policiers et les gendarmes sont désormais en nombre insignifiant ?
Là encore, tenez-vous bien, les forces franco-onusiennes effectuent, depuis l’arrestation du Président Gbagbo, des patrouilles terrestres et aériennes et restent en état d’alerte maximum sur le territoire ivoirien.
Ce qui contribue à renforcer l’idée de (re)colonisation de la Côte d’Ivoire, tant reprouvée par une large frange d’ivoiriens, aux yeux de qui l’indépendance et la souveraineté restent des vœux très chers. Des idées d’ailleurs longtemps défendus par Gbagbo, suivi en cela par les ivoiriens y compris ses soldats. Certains ivoiriens n’hésitent pas à parler d’un retour en arrière de 50 ans et ne manquent pas de fustiger ce nouveau régime, le traitant d’être à la solde de la France.
A l’issue donc de la formation de la nouvelle armée, que deviendront les soldats ex FDS ?
Comme nous l’avions rapporté dans notre premier article, les nouvelles autorités ne sont pas enclines à leur confier la défense du pays. On l’imagine : « les policiers et les gendarmes qui composent ces unités devraient être redéployés dans le Nord, pour la plupart et dans les services civiques, comme la police secours et la police de salubrité. Tandis que les autres iront à la police de salubrité. Une façon de les désarmer, pour que sa milice puisse travailler sans être inquiétée », nous rapporte un article du quotidien Notre Voie.
Conséquences?
Ces hommes depuis leurs cachettes, non seulement ne seraient pas rassurés, mais encore les faits rapportés plus haut, contribueraient d’avantage à renforcer chez eux le sentiment d’avoir été rejetés au profit des vainqueurs et de leurs alliés (la France, l’ONU et les soldats venus de certains pays de la sous-région). Pour ces soldats entrés dans la clandestinité, ces démarches contribueraient à attiser leurs haines et rancœurs contre les actuels tenants du pouvoir. Ils se sentiraient donc ainsi rejetés et exclus de leur propre pays et voudront légitimement y revenir reprendre leurs places. Et ce, quel qu’en soit les moyens à utiliser.
Exclusions, rejets sur des bases identitaires et ethniques. Ces termes rappellent étrangement les revendications du MPCI de Soro Guillaume, après le coup d’état manqué de 2002, contre Gbagbo. Ne soyons donc pas surpris que ces mêmes revendications soient reprises à leur tour par ces soldats introuvables, pour monter une autre rébellion. Quand aura-t-elle lieu ? Peut-être attendent-ils le moment propice ?
D’ici là, le régime d’Alassane gagnerait à envoyer à leur endroit, des signaux forts d’apaisement et de réconciliation.
Une réconciliation qui semble déjà compromise. Comment d’ailleurs les partisans de Gbagbo l’appréhendent-ils ? Quelle lecture en font-ils ?
Nous nous attèlerons, dans les prochaines publications, à recueillir les opinions des uns et des autres, notamment de ceux qui se réclament du Président Gbagbo, afin de vous éclairer sur leurs sentiments réels se rapportant à cette question.

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