tisdag 21 juni 2011

Lettre au Capitaine Bêma des FRCI : « ….Trop d’éléments analphabètes dans nos rangs… »






Dans une interview donnée au quotidien L’inter du lundi 20/06/11 n° 3917 le Capitaine Bêma, commandant FRCI dans le Bas-Sassandra a tenu les propos en titre. Il a aussi dit « … On a beaucoup d’éléments mais tous ne comprennent pas facilement les choses… ». Que dire de cela ? D’abord que le Capitaine a donné un coup d’épée dans l’eau. C’est une lapalissade car sur le terrain, chacun sait que les FRCI sont truffés de gens ne sachant ni lire, ni écrire. Le mérite du capitaine, c’est de l’avoir dit à haute et intelligible voix. Merci mon capitaine. On fait quoi maintenant et, comment comprendre qu’il y ait tant d’analphabètes dans une armée républicaine ?

1. Pourquoi tant d’analphabètes ?
On le sait, l’objectif était de dégommer le Président Gbagbo élu en 2000. Sa gouvernance ne convenait pas à l’échiquier relationnel entre le Sud francophone et le Nord Français. Quand le Nord attend un soumis, il découvre un insoumis qui parle de diversifications des partenaires. Bien qu’il aie laissé les gros marchés nationaux aux mêmes multinationales françaises (eau, électricité, téléphone, etc.). Il devait en plus, faire allégeance au Nord. Il ne l’a pas fait et a même eu l’outrecuidance de dire qu’il n’a pas été élu par les Français. Peu avant le coup d’Etat militaire de la France qui a passé une semaine à bombarder sa résidence, il a, dans une interview, amené le journaliste français à reconnaître qu’il ne passait pas son temps à se rendre en Europe, encore moins en France. Il prenait ses vacances en Côte d’Ivoire, pas sur les bords de la Seine ; qu’il n’ a aucun bien immobilier tant en France qu’en Europe. Cet insoumis devait partir. Entre temps, des accords ont été signés un peu partout sur terre. Il n’a eu de cesse de faire des concessions, espérant que ces compatriotes joueraient le jeu pour une fin heureuse. Six cents déserteurs de l’armée régulière furent formés en Afrique du Sud ; Un Centre de Commandement Intégré fut mis en place ; Les Présidents Bédié (PDCI) et Alassane Dramane Ouattara (RDR) furent associés avec rang de Président d’Institution ; des cuistots des FDS furent reconnus aux grades de Commandants de l’Armée ; la division du pays en deux zones devint une réalité sans empêcher que les fonctionnaires, salariés de l’Etat soient payés en temps et en heure, il fallait qu’il parte. Les Ivoiriens n’avaient résister que les mains nues, il fallait qu’il parte ; en novembre 2004, tout l’arsenal aérien national a été bombardé sur ordre de l’Elysée pour mettre fin à l’opération Dignité qui aurait maté la rébellion ; les soixante gendarmes tués à Bouaké et, versés dans une fosse commune n’a ému personne ; il fallait qu’il parte. Petit Duékoué, Guitrozon bien que dans la zone tampon, ont été le théâtre de tueries incroyables, peut importe ; il fallait qu’il parte. Et il est parti le 11 avril 2011.

Mais tous les face à face qui ont eu lieu entre temps, furent des échecs pour les rebelles. Non formés, ils ont toujours compté sur la loi du nombre. Malgré l’assistance technique et matérielle de la France. On a cru que le nombre aidant, les FDS tomberaient. Eux défendaient leur souveraineté ; les autres se battaient pour le compte d’intérêts lointains dont d’ailleurs, ils ne savaient rien. Ils étaient analphabètes, pauvres et espéraient ainsi, devenir moins pauvres au paiement de la prime promise. Miliciens, mercenaires, supplétifs vous avez dit. Qui sont tous ces analphabètes capitaine, sinon des bras, justes des tirailleurs pour gonfler le nombre. Puisque des primes leur ont été promises ? Ils ne sont pas éléments d’une armée, vous le savez et le regrettez à présent. Eux, ils cherchent à survivre. Vous, vous cherchez à donner l’image d’une armée disciplinée, formée et républicaine. Mais dans le fond, peut-on avoir deux armées et deux CEMA dan un pays sans que l’une d’entre elles soit illégale ? Un décret ne suffit pas à créer une armée. Qu’allez-vous faire de tous ces supplétifs, miliciens ou mercenaires ? C’est selon.

2.Que faire maintenant ?
De deux choses l’une. Vous les virez sans ménagement et vous exposez tout le pays à toutes formes d’exactions et de violences inimaginables. Ce qui se fait déjà. Soit vous les indemnisez sur les caisses publiques déjà exsangues et alors, le pays qui pendant dix (10) ans a réussi à vivre sans aucune aide extérieure se retrouvera à tendre sa gamelle à tous les coins de rue. Avec le risque de se retrouver dans un autre Programme d’Ajustement Structurel (PAS) qui déjà, a été expérimenté sur les bords de la lagune Ebrié. La loi du grand nombre n’a pas vaincu les FDS et reste désormais un boulet à vos galons. Analphabètes, ils ont détruit toutes les œuvres d’art dans le district, car ils ne savent rien des œuvres de l’esprit, ils n’y comprennent rien. Que dit la hiérarchie qui est restée silencieuse ? Combien de temps pour former une telle bande à ses nouvelles fonctions ? A quel prix ?
Mon capitaine, souhaitant que vos propos ne vous porteront pas de pépins, recevez mes salutations civiles. Ceci n’est qu’une analyse qui ne devrait m’amener ni dans le Nord, ni à la pergola.

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