onsdag 29 juni 2011

Côte d'Ivoire : des dizaines de partisans de Laurent Gbagbo en détention sans inculpation( Amnesty International)



Les autorités ivoiriennes ont placé en détention au moins 50 personnes – dont plusieurs politiciens ivoiriens en vue – sans les avoir inculpées, à la suite de l’arrestation de l’ancien président Laurent Gbagbo il y a deux mois.
Le maintien de personnes en détention sans inculpation est une violation directe des normes internationales en matière de droits humains. Les autorités ivoiriennes doivent inculper dans les meilleurs délais l’ensemble des détenus d’une infraction prévue par la loi ou bien les libérer immédiatement.
Au moins 21 partisans de Laurent Gbagbo, parmi lesquels l’ancien Premier ministre et l'ancien ministre des Affaires étrangères, sont détenus à l’hôtel Pergola à Abidjan.
Plusieurs autres - dont Laurent Gbagbo, son épouse, Simone Gbagbo, et Pascal Affi N’guessan, le président du parti de l’ancien président, le Front populaire ivoirien - sont incarcérés dans le nord du pays.
Amnesty International est préoccupée à l'idée que plusieurs personnes incarcérées à l'hôtel Pergola et peut-être dans d'autres endroits soient privées de liberté simplement en raison de leurs opinions politiques, réelles ou perçues, auquel cas elle les considèrerait comme des prisonniers d'opinion.
L’organisation s’inquiète particulièrement du sort réservé à 23 policiers et militaires, détenus dans la ville Korhogo (nord du pays) dans des conditions susceptibles de mettre leur vie en danger.
Une délégation d’Amnesty International a récemment rendu visite aux détenus à l'hôtel Pergola, mais n'a pas été autorisée à se rendre auprès des personnes incarcérées dans les villes de Korhogo, Bouna and Odienné, dans le nord du pays, parmi lesquelles figurent Laurent Gbagbo et son épouse.
L’ensemble des détenus – en particulier ceux se trouvant à Korhogo – doivent bénéficier de l'attention médicale et des soins dont ils ont besoin.
Plusieurs des personnes retenues à l’hôtel Pergola ont été frappées par les Forces républicaines de Côte d’Ivoire, loyales au président Alassane Ouattara, au moment de leur arrestation, et les coups reçus par au moins une d’entre elles ont été suffisamment violents pour lui faire perdre connaissance.

Des soldats français et de l’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) étaient présents lors de l’arrestation de ces personnes et de leur transfert dans l’hôtel mais ne sont pas intervenus pour empêcher ces mauvais traitements.
Parmi les personnes maintenues en détention à l’hôtel, plusieurs s’y sont rendues de leur propre chef, pensant qu’elles seraient mises à l’abri des violences et des actions de représailles Elles n’ont pas été informées qu’elles seraient placées en détention.
Si les forces ivoiriennes sont chargées des opérations de sécurité dans l’enceinte de l’hôtel Pergola, des soldats de l’ONUCI sont également postés aux alentours de l'hôtel afin d’assurer la sécurité le long du périmètre externe du bâtiment. Cela signifie qu’ils exercent un certain contrôle sur l'identité des personnes autorisées à pénétrer dans l’hôtel.
La présence de soldats de l’ONU autour de l’hôtel où les partisans présumés de Laurent Gbagbo font l'objet d'une détention arbitraire soulève des questions dérangeantes.
Les responsables de l’ONUCI doivent veiller à ce que les soldats et policiers des Nations unies soient uniquement impliqués dans des détentions conformes aux normes internationales en matière de droits humains. Le personnel de l’ONU ne doit pas aider à assurer la sécurité dans des endroits où des personnes sont soumises à une détention arbitraire.

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